Comme promis, mais j’ignorais alors que j’allais rencontrer d’aussi grandes difficultés, je vous livre mon étude sur le Besson. Cela m’a pris beaucoup plus de temps que prévu tellement le sujet est ardu.
Le Besson est un mammifère bipède farouche qui ne se laisse pas approcher facilement, il faut user de ruses de sioux pour y parvenir, et quand vous croyez l’animal ferré, il vous glisse d’entre les mains et disparaît à vos yeux. Quant à l’apprivoiser, c’est quasiment impossible. Certains se vantent d’y être parvenus à l’aide de semoule et de pruneaux d’Agen, mais rien n’est moins sûr. Il se reproduit difficilement, d’où la crainte des scientifiques que j’ai consultés, de le voir disparaître. Il faut dire qu’il est muni d’un engin de grande taille, au même titre que son appendice nasal, ce qui peut rebuter les femelles. Sa période de fécondité est assez brève et il n’entre vraiment en rut que tous les quatre ans, en même temps que les jeux olympiques. Ce qui fait que s’il est devant sa télé, il oublie tous ses devoirs et c’est reparti pour quatre années supplémentaires. Il faut, à tout prix, éviter l’abonnement à une chaîne de sport.Il est fragile, certaines postions assises lui sont interdites et on doit également éviter, autant que possible, les passages en lisière de route car il supporte mal les inégalités des chaussées. Il ne fera pas, comme le regretté Fernand Raynaud, un heureux cantonnier auvergnat.
Mieux vaut lui éviter les occupations tant soit peu ardues, plutôt le mettre dans une cabine de locomotive ou tout autre transport collectif. Et ceci en journée, car il a tendance à piquer, non seulement du nez, qu’il a grand comme indiqué plus haut, mais aussi du reste, c’est gênant. Le Besson ronfle, je sais, il n’est pas le seul. J’ai écrit une thèse sur le ronflement en pays étranger, concomitant avec la quantité d’alcool ingérée. Le Besson peut ronfler en ayant été plutôt sobre, c’est un cas à part. Le Besson, quand il est devenu votre ami, c’est assez fréquent, est gentil. Malgré sa grande taille, il est pacifique. Il se raconte d’ailleurs qu’il est arrivé en France à la tête d’une Pacific, mais c’est une légende créée de toutes pièces par des membres d’une amicale, je dirais une secte, de gens venus de Normandie, une meute de coureurs des bois aux mœurs dissolues et relâchées. Il a tendance à rechercher une femelle au caractère opposé au sien, sinon il devient neurasthénique. J’ai connu des couples de Besson, fort peu harmonieux en apparence, mais qui résistaient formidablement bien aux affres du temps. Quand il joue de son corps, on l’appelle sous un autre vocable : le Basson.
Si vous voulez, malgré tout essayer d’en apprivoiser un, je vous mettrai en relation avec une certaine Brigitte, marraine de cet élevage qui se trouve dans le sud, sur le bord de la Garonne.
Attention, il vous faudra prendre le couple, bon courage !!!!
PS : Toute ressemblance avec une ou deux personnes de l’amicale serait totalement fortuite. Nous avons changé le nom à leur demande.
Michel VIEUX