Maisons
Laffitte culturel
ARTHUR
KOESTLER (7)
Nous
avons pris connaissance dans les paragraphes précédents de la vie
romantique et mouvementée de cet homme, plusieurs vies, pourrait-on
dire. Sioniste, communiste, journaliste, opposant à la répression,
philosophe, intellectuel.
Je
ne vous ai pas encore dit qu’il avait fréquenté
“l’intelligentsia” française, Raymond Aron, Beauvoir, Camus,
Sartre, Malraux.
Témoin
de la répression communiste, après l’exécution de Boukharine, il
quitte le parti communiste en 1938 et se fâchera de façon
fougueuse, en 1949, avec Beauvoir et Sartre qui ne veulent pas ouvrir
les yeux sur la tournure désastreuse prise par le Stalinisme.
Quand
le duo Beauvoir-Sartre déclare : “ Mieux vaut une dictature
communiste qu’une dictature gaulliste.”
Arthur
Koestler sort son stylo : “Et quand nous autres les anges
déchus, nous hurlons parce qu’on broie les os de nos camarades
d’hier dans ce paradis transformé en chambre de torture, obscure
et immense, eux, les demi-vierges, nous regardent avec leur petit
sourire myope et nous expliquent que nous exagérons. Ah ! les
petits masochistes de l’âge de raison, comme ils attendent avec
impatience qu’on les viole.”
Son
plus grand succès, qui traite du régime soviétique, il commence à
l’écrire en octobre 1938 en allemand, traduit en anglais par son
amie Daphne Hardy, à la suite des grands procès d’épuration qui
se déroulent à Moscou. Cet ouvrage, achevé en avril 40, parait
dans son édition anglaise en décembre 1940. Le titre anglais est :
“ DARKNESS AT NOON ”.
Il
faudra attendre 1945 pour qu’il paraisse dans son édition
française, toujours chez Calmann-Lévy, sous le titre suivant :
“ LE ZERO ET L’INFINI ”, le zéro étant en quelque sorte
l’individu, et l’infini le parti.
Il
déclenchera une violente campagne du parti communiste contre Arthur
Koestler.
Ma
simple allusion de cet ouvrage à un vieux communiste de mes
connaissances m’a valu une volée de bois vert. Les cicatrices se
refermeront à la disparition des derniers nostalgiques du
Stalinisme.
C’était
ma dernière évocation d’Arthur Koestler, dont je vous encourage à
lire cet ouvrage. Ce n’est pas très facile à lire, un peu
perturbant, Kafkaïen et révélateur d’un régime dans lequel il
ne faisait pas bon vivre.
Notre
petit chien est au régime depuis qu’il a appris que 80% des gens
atteints du covid 19 étaient en surpoids. Il va bien, je vous
remercie.